LES FEMMES CREVENT L’ECRAN AU MEGARAMA BASTIDE

Ce 5 avril, le cinéma Mégarama de Bordeaux Bastide a accueilli un public pas tout à fait habituel : plus de deux cents femmes cadres de la CEAPC étaient réunies pour évoquer l’enjeu de la progression des femmes aux postes d’encadrement.

Pour sa première Journée de la Mixité, la CEAPC a en effet choisi de se pencher sur la question du « plafond de verre » : pourquoi, alors que l’effectif de l’entreprise compte plus de 55 % de femmes, celles-ci ne représentent-elles que 36 % de l’encadrement ? Pourquoi les femmes candidatent-elles moins ? Les choses peuvent-elles évoluer naturellement ou faut-il susciter le changement ?

L’équipe RH a répondu sans ambiguïté à cette dernière question : « La mixité revêt à la fois un enjeu d’efficacité – comment l’entreprise peut-elle se priver de ses talents féminins ? – et un enjeu d’éthique », indique Bernard Durand, Directeur des Ressources Humaines. L’expérience montre qu’ici comme ailleurs, les lignes ne bougent pas naturellement. Il faut impulser le changement. Il faut agir ! Des propos renforcés par Jean-François Paillissé, Président du Directoire, qui a ouvert la manifestation.

Pour agir, l’entreprise a mis en place un plan d’actions mixité. Elle pourra désormais également s’appuyer sur un nouveau levier : le réseau des femmes cadres « les Elles d’APC ». Officiellement né en cette journée du 5 avril, il se donne pour principal objectif d’œuvrer, en partenariat avec les RH, pour faciliter l’accès des femmes qui le souhaitent aux postes à responsabilité.

Pour lever les freins, une condition est indispensable : apprendre à mieux se connaitre. Pour les cinq invitées de marque venues témoigner de leur expérience, la mixité est bien un sujet d’hommes ET de femmes. Les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes modes de fonctionnement, les mêmes rôles sociaux. Ce n’est pas une question de compétence mais de différence. Pour parvenir à la mixité, il faut que chacun apprennent à « décoder » l’autre.
« La mixité, c’est le chemin vers l’altérité », indique Muriel Boulmier, Directrice Générale du Groupe Ciliopée, venue témoigner de son parcours.

Mais il faut aussi que les femmes osent ! Même si les choses sont en train de changer dans les représentations collectives, il reste plus « naturel » pour un homme que pour une femme de se projeter dans une fonction à responsabilité. Alors si l’envie est là, il faut y aller !

C’est le message d’Anne Cadiot-Feidt, 1ère bâtonnière au barreau de Bordeaux : « J’ai toujours aimé être là où ça pourrait se passer. Jamais freinée, ni encouragée, mais soutenue … je ne pouvais pas m’arrêter au milieu du gué ! ». Elle a conquis son auditoire avec force et humour : « En ouvrant la voie, c’est comme ça que j’avance ! Il faut oser, il faut transmettre ».

Naissance d’un réseau : les Elles d’APC !

A l’occasion de cette manifestation, le réseau des femmes cadres de la CEAPC a annoncé son lancement.

Ce réseau, dont les fondations ont été posées par les femmes du comité des directeurs de la CEAPC, a pour objectif de contribuer, en partenariat avec les équipes des Ressources Humaines, à la progression des femmes de l’entreprise vers les postes de cadres.
Le réseau agit dans trois directions :

• La communauté managériale : sensibiliser aux questions de la mixité
• La communauté des femmes : donner envie et montrer que les trajectoires sont possibles
• L’organisation de l’entreprise : contribuer à la prise en compte de spécificités liées au rôle social des femmes.

De manière concrète, le réseau propose aux femmes cadres d’associer leurs expériences et leurs réflexions pour organiser des actions d’information, de communication, des groupes de travail thématiques…

Il met également à la disposition de femmes cadres ou non cadres ayant un projet d’évolution, un dispositif de tutorat pour leur apporter, au travers d’échanges et de réflexions avec des femmes d’expérience, un soutien dans leur cheminement professionnel.

Et les hommes dans tout ça ? A l’unisson, le bureau des Elles* répond : « Le réseau se veut fondamentalement ouvert. Les femmes ont des problématiques professionnelles qu’elles ont besoin d’échanger entre elles, ce qui explique que certaines actions soient ciblées sur ce besoin. Mais nous comptons bien sur les hommes pour nous faire part de leurs réactions, de leurs idées, de leur propre expérience. Avancer ensemble, c’est fondamental pour nous. »

*Sophie Goulier, Marie-Françoise Leca, Agnès Massol, Brigitte Pierresteguy, Odile Truptil, Nicole Vaubourgoin